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Les premiers équipements de plongée
utilisés par les sapeurs pompiers
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par Jean-Claude OPRESCO, Colonel E.R des sapeurs-pompiers,
conseiller technique à la Fédération Nationale des sapeurs-pompiers
Français
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Un siècle de plongée… du scaphandre à casque aux
plongeurs autonomes.
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tous temps les populations se sont regroupées à proximité de plans d’eau,
rivières et fleuves, océans , afin de faciliter leurs déplacements et les
échanges et bénéficier de leurs ressources. Cette proximité n’était pas
sans risques , naufrages et noyades fréquents.
Mourir par
submersion a été longtemps considéré comme un sort effroyable et
dégradant : entrer en contact avec un noyé, même le frôler, portait
malheur !aussi ne se préoccupe-t-on pas de leur sauvetage ;
cependant les mœurs évoluant, la mort ne devient plus une fatalité et
l’opinion publique se préoccupe de leurs sorts.
Organisés de tous temps sous
différentes structures, les sapeurs-pompiers chargés entre autres des
secours à personnes ,sont confrontés à ces risques et à la nécessité
d’intervenir. Mais l’intervention se limitait au dégagement du noyé ou à la
recherche avec des grappins ; en effet franchir durablement la surface
n’est pas envisagé bien que des expériences sont faites depuis des temps
reculés avec des équipements hétéroclites et fantaisistes . Ces expériences
se sont soldés , en général ,par des échecs et des accidents.
Certaines cependant permettront de faire progresser la recherche.
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En 1838 , un officier des sapeurs-pompiers de
PARIS , le Lieutenant-colonel PAULIN ,dépose un brevet correspondant à
« un appareil pour pénétrer dans des lieux infectés et application au
plongeur qui doit rester longtemps sous l’eau pour travailler … » son
appareil fut très certainement expérimenté mais sans suite .Il faudra
attendre la fin du XIXème siècle et le développement du scaphandre à casque
pour que les sapeurs-pompiers effectuent de interventions sous-marines .
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(Reconstitution
du scaphandre PAULLIN par P.DAMON )
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A la fin du 19e
siècle, les sapeurs-pompiers de PARIS ont expérimenté un scaphandre mis au
point par un « chapelier et fabricant d’objets en caoutchouc »
J.M CABIROL (équipement présenté à l’exposition universelle en 1855) mais
sans qu’ils en soient équipés.
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( Scaphandre CABIROL)
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En 1903 est promulgué un texte essentiel , base
des collectivités locales : le Code des Communes .Ce texte institue l’
autorité des Maires et en particulier en matière de pouvoir de
police ; il leur est fait obligation de « prévenir et de faire
cesser par la distribution de secours appropriés, les fléaux calamiteux et
les accidents de toutes natures « .Les corps de sapeurs-pompiers alors
placés sous la responsabilité des Magistrats municipaux dont ils
constituent le moyen essentiel pour répondre à ces obligations , se
structurent et s’organisent. L’intervention et le sauvetage en milieux
aquatiques leurs imposent de s’équiper et de se former.
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En 1860 un ingénieur des mines , Benoit
ROUQUAYROL, avec l’ aide d’un officier de la Marine, Auguste
DENAYROUZE , met au point un appareil de plongée donnant la
possibilité à un plongeur de « porter sur son dos une capacité d’ air
comprimée et d un régulateur lui permettant d’explorer rapidement pendant
une heure et même deux heures, une grande étendue de mer … » Le
scaphandre autonome est né
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( Scaphandre et equipements
ROUQAYROL-DENAYROUZE )
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…La Marine utilisa ces équipements mais aucune trace indique que
des sapeurs-pompiers aient plongé avec .En 1940 les service de secours et
de lutte contre l’ incendie de Seine et Oise firent l’ acquisition de deux
scaphandres à casques « PIEL DERAYROUZE » ils furent peu
utilisés compte-tenu de la lourdeur de l’ équipement et des difficultés
pour se mouvoir .Des scaphandres à casques furent également utilisés par
les sapeurs-pompiers de SAINT-ETIENNE et les Marins-Pompiers de MARSEILLE .
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(Scaphandres PIEL-DENAYROUZE des services d’
incendie et secours de SEINE et OISE )
Les services
d’incendie et de secours se sont surtout orientés vers des appareils permettant
une autonomie et une grande aisance .Les choix se sont portés vers un
appareil réalisé par le Commandant LE PRIEUR en 1934. Cet appareil autonome
comprenait une bouteille d’air comprimé et un manodétendeur relié à un
masque facial. Il permettait une immersion prolongée, la pression de l’air
étant réglée manuellement au fur et à mesure de la profondeur. Ces
équipements furent testés et utilisés par les sapeurs-pompiers de PARIS
(dont des essais dans l’aquarium du Trocadéro ).Plusieurs corps de sapeurs-pompiers
de grandes communes en furent équipés (LYON, SEINE et OISE …)
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(Scaphandre LE PRIEUR –
utilisé par sapeurs pompiers de LYON )
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scaphandre LEPRIEUR - musée SP de LYON)
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En 1937,
Georges COMMEINHES , ingénieur marseillais , met au point un appareil
respiratoire à circuit ouvert et à débit d’ air à la demande.il réalise un
appareil amphibie le « RC35 Amphibie « qu’il perfectionne ( GC
42 ) et lui donne des capacités « tous usages » ( GC 45 ,
58 et 60 ) . Les sapeurs-pompiers sont, à cette époque, liés avec la société
COMMEINHES qui les équipe en matériels de soins et de ranimation ;Ils
utilisent aussi les appareils tous usages pour les explorations dans la
fumée et de nombreux centres de secours de métropole en sont équipés. Les
premiers « hommes grenouilles « vont utiliser l’appareil amphibie
et en particulier le GC 45 avec masque faciale ( équipements homologués par
le Ministère de l’Intérieur-1958 et 1961)
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(scaphandre
COMMEINHES GC 42 ) scaphandre tri-bouteilles Commeinhes
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(Scaphandre GC utilisé par des plongeurs sapeurs
pompiers de Seine et Oise)
En 1945 , le
Commandant J.Y COUSTEAU et l’ ingénieur GAGNAN mettent au point un
détendeur automatique , le CG 45 ,Commercialisé par la société
SPIROTECHNIQUE (filiale de l’AIR LIQUIDE).ce premier détendeur sera
amélioré et remplacé par un détendeur robuste et de conception simple , le
MISTRAL .Ce détendeur couplé à une ou deux bouteilles d’ air comprimé va
ouvrir le monde sous-marin au grand public .Les plongeurs sapeurs-pompiers
vont utiliser le CG45 mais vite le remplacer par le détendeur mistral
« un étage avec tuyaux annelés » .Il est , en effet d’ une
grande simplicité d’ emploi et d’ entretien et a reçu en 1952, l’ agrément
du Ministère de l’ Intérieur ( Protection Civile ). Le scaphandre équipera
la plupart des centres de secours à la fin des années 1950.
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( Scaphandre COUSTEAU-GAGNAN CG 45)
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Des équipements viennent compléter les
équipements individuels des scaphandriers : vêtements isothermiques
humides ( caoutchouc mousse morse , néoprènes souples …)palmes( Gödel ,
super marine, jets fins …)gilets de sécurité( spiro, Frenzy …)masques ,
tubas, ceintures de lestage…
D’autres équipements sont apparus
sur le marché à cette époque et furent utilisés tels que des détendeurs de
marques SOUPLAIR, CRISTAL …Certains comme les sapeurs-pompiers de TOULOUSE
ont plongé avec un scaphandre, le « POUMONDEAU de Georges SERAIL, mais
un accident mortel survenant à son inventeur en arrêta la fabrication. Les
sapeurs-pompiers de STRASBOURG et de MULHOUSE, ont utilisé des équipements
allemands DRAGER… Un décret du 7 mars 1953, consécutif à la réorganisation
des corps de sapeurs-pompiers et l’organisation des services d’incendie et
de secours va, en autres, définir les missions et les conditions
d’exécution . Il préconise également la normalisation des
équipements ; ces dispositions législatives vont permettre de
règlementer les procédures et de définir les équipements adaptés aux
missions.
Les scaphandriers qui interviennent en mer ,
adaptent leurs équipements pour se protéger du froid , atteindre les
profondeurs fixées ( 60 mètres maximum ) avoir le maximum d’ autonomie et
de sécurité. La plupart utiliseront des monobloc acier avec détendeurs
Mistral et Royal-mistral et des vêtements deux pièces ou mono-pièce avec
cagoules attenantes.
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Equipe SAL des Sap.Pompiers de S et O - 1960
Formation à BENDOR en 1961
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Formation à BENDOR en 1965
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Formation à la plongée profonde à ANTIBES
Pour les interventions en plans
d’eau intérieurs ou dans des eaux chargées, sous glace ou en site fermé,
les plongeurs ont dû rechercher parmi les équipements commercialisés au
début des années 1960, ceux qui seraient le plus adaptés aux conditions
spécifiques des environnements aquatiques dans lesquels ils pouvaient être
amenés à évoluer.
Les
scaphandres qui équipent les Centres de Secours sont constitués de bloc
bouteilles mono-acier ou bi-alu de 2,1 à 2,4 m3 (pression d’ utilisation
150-170bars) et de détendeurs à un étage (HP-BP). Pour des interventions
très localisées (égouts etc…) certains centres disposent de systèmes
« narguilé «avec glènes et bouteilles d’air comprimé en surface. Pour
les interventions d’urgence, il est fait éventuellement usage de bouteilles
d’ air « mini alu » et de détendeurs à deux étages. Ces
ensembles , très maniables, facilitent les gestes de sauvetage mais sont
d’une autonomie réduite. Les détenteurs à deux étages (HP-MP-BP) sont aussi
préférés au Mistral ( alizé , aquilon , calypso…constitués d’un étage fixé
sur le bloc bouteille et d’un flexible reliant le deuxième étage, buccal) pour
les évolutions en eaux chargées et encombrées ; ils ne présentent pas,
en effet, les inconvénients des tuyaux annelés ( accrochage et flexibilité
dans le courant). Des appareils à circuit fermé utilisés par les nageurs de
combats (fenzy …) ont été testés par certains corps de
sapeurs-pompiers mais bien que de plus grande autonomie, ils n’ont
pas été utilisés car limité en profondeur et déconseillé par la Service
National de la Protection Civile (1951).
Tenue plongée eaux chargées - 1999
Concernant
les tenues de plongée classiques , dites « humides »il est
recherché des combinaisons souples en néoprène, deux pièces ou mono-pièces,
faciles à revêtir et résistantes aux déchirures, avec cagoule attenante
afin de bien protéger la nuque. Pour certaines plongées ,en particulier en
plan d’ eau intérieur où elles peuvent s’ effectuer par tous temps , par de
basses températures et à de faibles profondeurs (ce qui occasionne de
multiples ré immersions), les services s’orientent vers des tenues
semi-humides ou étanches.
En 1950, la Spirotechnique commercialise un
vêtement étanche à volume constant( brevet J.Y COUSTEAU) le Volume Constant
PHOQUE. Il sera utilisé à partir de 1959 par les plongeurs des centres de
secours de l’ intérieur et pendant plusieurs années mais de manière
occasionnelle car bien que protégeant totalement le plongeur du froid et
des eaux polluées, il est cependant peu souple, d’un habillage contraignant
et peu adapté aux progressions.
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Utilisation des vêtements étanches (1972)
En 1970, une
société située dans l’Essonne, la société PIEL, met au point et
commercialise, après agrément de la Marine Nationale, un vêtement étanche
souple, le SP 12 et un casque de plongée s’adaptant à la combinaison. Le
casque EP200, dérivé des casque de vol en haute altitude ( que le cinéma
révèlera dans le film de Jean GIRAULT « les gendarmes en
ballade » )est alimenté par un détendeur automatique
(micro-régulateur M 300)L’ ensemble présente des avantages: le vêtement est
résistant , souple d’habillage aisé et rapide ; le casque protège la
tête ( ce qui est demandé par le service médical pour éviter les infections
nasales et des oreilles et protéger la tête des chocs ); il permet
également une liaison phonique; le détendeur est robuste et fiable.
Ces équipements seront acquis pour les équipes
de scaphandriers des services d’incendie et de secours des Yvelines, du Val
d’Oise et de la Communauté Urbaine de BORDEAUX .Ils seront, cependant, peu
utilisés, en particulier les casque, ceux-ci n’ayant pas d’embout buccal
(l’air est distribué par une rampe circulaire )et parfois peu
étanche !
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Au début des années 1970 , la plongée
professionnelle s’ organise et en Novembre 1974 est promulgué un décret
relatifs aux mesures particulières …applicables aux scaphandriers effectuant
des travaux à des pressions supérieures à la pression atmosphérique. Ce
texte va amener les sociétés spécialisées à mettre au point et
commercialiser des équipements répondant à des normes spécifiques et aux
recommandations de ce texte. Les scaphandriers devront disposer de système
de réserve ou de contrôle de pression de la ou les bouteilles, d’un
équipement individuel spécifique lui permettant d’ assurer en toutes
circonstances , son alimentation en gaz respiratoire, de contrôler les
différents paramètres, de maintenir son équilibre thermique, de se déplacer
sans entrave et de remonter en cas d’urgence. Une société déjà renommée en
matière d’ exploration et de travaux sous-marins , La COMEX , développe
alors des matériels adaptés aux travaux immergés (casques et masques
faciaux, détendeurs, vêtements étanches, entre autres), qui seront utilisés
par les scaphandriers professionnels.
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Vêtement sec étanche viking
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Equipement de plongée « COMEX »
Une instruction en 1975, du ministère de
l’intérieur , Direction nationale de la Protection Civile , reprend les
recommandations du décret du Ministère du Travail et en particulier en
matière d’ équipements .Les services d’ incendie et de secours vont dès
lors équiper leurs plongeurs de scaphandres et vêtements humides et secs et
autres équipements, normalisés et adaptés aux lieux d’ intervention. La
généralisation des achats groupés va permettre l’uniformisation des
matériels. Les équipements actuels, bénéficiant des techniques et de
l’évolution des normes, sont adaptés aux différentes conditions de plongée
et assurent les meilleurs conditions de confort et de sécurité des
personnels.
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Equipement classique 1980
Formations à la plongée à ANTIBES
Equipements vêtements secs étanches
Formation plongée spéléo (plongeurs surfaces non
libre - CASSIS 2012)
Equipement individuel pour plongées en surgface
non libre (souterrain)
Plongée avec équipement narguilé
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Utilisation de masques faciaux avec phonie
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Scaphandre intégral
Plongeurs SDIS VAR .2014
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