Evocation de l’organisation des
spécialistes subaquatiques au sein des corps de
sapeurs-pompiers dans les départements méditerranéens
VAR et ALPES MARITIMES. – les origines I - INTRODUCTION A la fin du dernier conflit mondial, le développement de l’activité et l’acquisition des congés payés ont permis la pratique des loisirs et la commercialisation « grand public » du scaphandre mis au point par le commandant COUSTEAU et l’ingénieur GAGNAN a ouvert le monde sous-marin et la pratique de la plongée. La méditerranée de par ses attraits, ses eaux transparentes, son ensoleillement, ses fonds variés et poissonneux, a attiré de nombreux plongeurs et la pratique de la plongée s’est développée rapidement entrainant hélas, des accidents. Début
des années 1950 les organismes publics sont peu préparés
aux secours subaquatiques et seuls les sapeurs-pompiers, répartis
dans toutes les communes du littoral sont appelés à
intervenir. La SNSM est équipée de moyens maritimes
mais d’aucun spécialiste, des associations où
groupes sportifs pratiquant la plongée proposent leur
expérience en cas de secours mais elles sont peu
organisées ; la Marine, en dehors du bataillon des
marins pompiers de Marseille et bien que disposant de moyens
d’intervention et de plongeurs, est occupée sur des
théâtres extérieurs et est peu disponible
pour assurer des missions de secours ; la gendarmerie
dispose de peu de personnels spécialisés ; les
CROSS ne sont pas encore créés et encore moins les
SAMU.
II - ORGANISATION des CORPS de SAPEURS-POMPIERS. Les sapeurs-pompiers sont répartis sur toute la cote méditerranéenne , chaque commune disposant d’ un Centre de Secours et dépendent des Maires . Ils spnt principalement constitués de volontaires et de professionnels dans les grandes villes ( NICE, TOULON, MONTPELLIER, BEZIERS, NARBONNE et PERPIGNAN) Chargés de la lutte contre les incendies et du sauvetage, ils sont surtout formés à ces missions et en particulier à la lutte contre les feux de forets.Tous secouristes et spécialistes en ranimation ,ils interviennent dans tous les milieux pour secourir les victimes et bléssés …le milieu aquatique nécéssite une adaptation spécifique , une formation et qualification ,des équipements et des moyens adaptés. Très influencés par la proximité de la mer et impréniés de son influence , les sapeurs pompiers sont, dans leur quotidien , nageurs , pécheurs , conducteurs d’ embarcations, membres d’associations sportives liées à la pratique d’ activités nautiques .Ils peuvent ainsi , connaissant bien le milieu aquatique, se qualifier en « sauvetage aquatique » ; certains sont Maitres Nageurs Sauveteurs et pratiquent régulièrement la natation et le sauvetage. Le développement de la plongée « grand public » permet à ces spécialistes de pratiquer cette activité et passionnés, de promouvoir cette pratique chez leurs sapeurs pompiers .
La formation de personnels dans des corps de sapeurs pompiers de la cote et le développement de la qualification en sauveteurs subaquatiques ( scaphandriers et appelés aussi « Hommes Grenouilles ») furent le fruit d’ initiatives locales encouragées par les Maires .En 1957 , le Ministere de l’Intérieur prenant acte du developpement des plongeurs au sein des services de lutte contre les incendies et de secours, demanda aux Prefets de réaliser des enquetes sur tout le territoire national concernant leur nombre et leurs activitéS.En 1960 le Ministere de l’ intérieur , Service National de, la Protection Civile a organisé la spécialité au niveau national délivrant les brevets qualifiants et gérant les formations .. Au début des années 1960 il est estimé à une centaine de plongeurs sapeurs pompiers opérationnels en méditerrannée . Les sapeurs pompiers ont été, en ces périodes, les principaux intervenants dans le domaine subaquatique ; ils ont été équipés d’embarcations pour le sauvetage en mer , de caissons de recompression et disposaient des hélicopteres Alouette II de la Protection Civile et de la Gendarmerie.
Intervention des sapeurs pompiers de NICE et utilisation alouette II de la Protection Civile (1961)
III- Le service nautique de la ville de NICE . Ville méditerrannéenne et port antique NICE disposait d’ un corps de sapeurs pompiers structuré et étoffé .Dés 1947 des nageurs du centre plongent en utilisant des appareils respiratoires de la société Commeinhes En 1955 sous l’impulsion du capitaine POULLAN, est créé au port , un poste de secours aux noyés et y sont détachés des personnels qualifiés (maitres nageurs sauveteurs).En 1957 .Un des MNS, le sous-lieutenant ARLOT (breveté moniteur de la PC en 1959 après un stage à cap Brun ) crée l’équipe de plongeurs du centre de secours et avec une embarcation pneumatique Zodiac Mark II, met en place le sevice de secours en mer.en 1970 le centre dispose de :
Equipe des SAL des Sapeurs pompiers de NICE et utlisation d’un sous-marin humide
En 1960 le centre est chargé par le Ministere d’organiser des stage de formation de base (SAL) et de chefs d’ équipes (chefs de plongée) ouverts au niveau national . La caserne de Magnan dispose ,ce qui est unique en France , d’ un puit de plongée ce qui permettra également d’organiser des stages de survie pour les pilotes d’hélicoptères en cas de crash en mer .début 1970 , les sapeurs pompiers de NICE disposent de 30 scaphandriers et de moniteurs de haut niveaux , DEPO,SESSEAU, Lt PELLERIN…
Le lieutenant ARLOT, futur chef du corps des sapeurs pompiers de NICE, innova en utilisant et developpant des matétériels et moyens d’intervention et de recherches de plongeurs disparus en mer : -sonar sous-marin, -radio sous-marine à ultra-sons, -caméra étanche -appareil de recherche de corps jusqu’à300 mètres
Cet officier a également participé aux essais et à la réalisation d’ un sous-marin en collaboration avec le pionnier des plongeurs de la Principauté de Monaco Sous-marin humide des sapeurs pompiers de NICE
En
1967 les sapeurs pompiersde NICE ont disposé d’un
caisson multiplaces sur camion avec une équipe médicale
dirigée par un médecin capitaine formé à
la médecine hyperbare par la Marine Nationale Caisson monoplace des sapeurs pompiers du VAR (CSP TOULON)
Les plongeurs sapeurs pompiers ont participé aux expériences du Cdt COUSTEAU tel Précontient III , faient partagé la decouverte de la plongée à des nombreuses Célébrités et assuré la sécurité dans le cadre de nombreux films.. Un
des plongeurs du centre de secours de CANNES , le caporal RAMARD
fut un des premiers qualifié moniteur par la Protection
Civile et de la FFESSM…il était célèbre
dans le milieu naissant de la plongée civile… Caporal-chef RAMARD
IV-Organisation de la spécialité dans le VAR . Le département est un des plus maritime et le berceau des la plongée moderne , lieu d’habitat du Commandant COUSTEAU , de F.DUMAS (SANARY) et de l’école de la Marine Nationale à TOULON avec le Cdt TAILLIEZ .C’est dans les eaux de la méditerranéee à BANDOL , que furent expérientés les premiers scaphandres Cousteau-Gagnan . C’est sur l’ile de BENDOR en 1960 que fut créé un des premier centre de plongée, le CIP BENDOR . Plaque commémorative à BANDOL du lieu où fut expérimenté pour les équipements du Commandant COUSTEAU par les Mousquemers L’arrivée en 1960 des « Peds Noirs » a marqué l’essor de la plongée au sein des sapeurs pompiers du VAR .En particulier sous l’ autorité du Lt Colonel HOURCASTAGNE qui fut nommé à la direction du Service d’incendie et de secours du VAR et du Cdt GALLIAN à TOULON .Le directeur s’attacha à développer la plongée opérationnelle au sein du service et a obtenir des Autorités départementales , les équipements individuels et collectifs nécéssaires . Le Lt Colonel HOURCASTAGNE assis aucentre et le médecin-colonel PRIM debout à droite Le Lt-Col . HOURCASTAGNE , venant de la cote algérienne était un passionné de « sa méditerranée » ; il commença par structurer la spécialité , prenant la gestion des quelques plongeurs des centres de secours ( St RAPHAEL, Ste MAXIME- Lt R. BRUNO, CAVALAIRE- Lt GOLA et TOULON-Sergents GADA et FEUILLET) et créa la premiére équipe départementale .Il pris contact dès 1960 avec le responsable du CPI BENDOR , Claude .ARZILLIER, et organisa le premier stage de formation et de qualification de scaphandriers sapeurs pompiers .
Equipe nautique de Ste Maxime Très introduit dans le milieu ministériel, il fut chargé par le ministère de l’ intérieur de l’ organisation des stages natioaux de formation et de qualification des Chefs de plongée et des Moniteurs de la Protection civile . Deux stage furent organisé à Cap BRUN à TOULON en 1957 et à partir de 1960 et chaque année jusqu’en 1968, à BENDOR .Il fut aidé dans la gestion des stage et leurs encadrements par deux moniteurs de Toulon FEUILLET et GADA dont le professionnalisme et en particulier le « paternalisme » de GADA, marquèrent bien des promotions . Trois stages au moins par an permirent annuellement la formation de 50 à 70 cadres de la plongée .
Formation moniteurs à BENDOR en 1965 – Feuillet et Gada Entretenant également d’exellentes relations avec des officiers de la Marine Nationale, le colonel obtenu qu’ au cours des stages de monitorat des célébrités du moment de la plongée viennent les soirs sur l’ile et évoquer leurs expériences et leurs recherches ( Prof. CHOUTEAU, PERIMOND-TROUCHET, membres de l’ Equipe COUSTEAU …) des soirées mémorables se terminant tard dans la nuit …malgré le démarrage le lendemain à 6 heures ! L’ile de BENDOR fut aussi pour les sapeurs pompiers, un lieu d’expression et de développement de la spécialité …La societe la Spirotechnique, y tourna un film publicitaire avec des plongeurs sapeurs pompiers de différents Centres de France ; en 1961 , une équipe immergea une statut de SAINTE MARTHE au bout de l’ile .
Le SDIS du VAR fut à cette époque une référence concernant la plongée et la formation des cadres.Le colonel HOURCASTAGNE développa également une structure médicale constitué de médecins de sapeurs pompiers volontaires placée sous la direction du médecin chef du SDIS 83,le colonel PRIM . les médecins formés à la médecine hyperbar par les médecins de la Marine Nationale (GERS) ont constitué la réponse , à l’époque, de la médecine opérationnelle de « terrain » qui precedait la médecine de la Marine pour les traitements en caisson ; ils furent chargés du contrôle des plongeurs et de la sécurité des stagiaires. La formation des médecins des médecins des services d’incendie et de secours fut également organisée à partir de 1965 à la CROIX VALMER à la demande du ministere de l’ interieur et confiée au medecin colonel PRIM .
IV- STUCTURES MEDICALES des SDIS adaptées aux accidents de plongée Le developpement de la plongée « grand public » au cours des années 1960 amena le corps médical à définir les causes d’accidents et les traitements appropriés . La Marine Nationale était alors la référence et ses recherches , en particulier au sein du GERS ; ses études ont permis la définition de regles de plongée ( tables de decompression…) et de doctrines de base d’ une médecine hyperbar. La FFESSM a également constituée un groupe de médecins qui bénéficiant des données de la Marine et de retour d’ expériences , à participé à la définition des risques spécifiques à la plongée et de traitements adaptés . Des stages réservés à des médecins de sapeurs pompiers, ont été organisés à BENDOR chaque année de 1965 à 1975. En 1975 ,ces stages furent organisés à la CROIX-VALMER sous la direction du Lt.Colonel HOURCASTAGNE et ensuite le centre de Protection Civile de VALBRE-GARDANNE (Commandant Gérard DEBLAISE et médecin chef du SDIS du VAR , le Colonel PRIM).Le premier stage a regroupé des médecins anesthésistes et des othorirhino-laryngologistes ainsi que des médecins du contingent afféctés dans des centres de secours. Ont participé à ces formations de physiologie et de pathologie de la plongée des représentant de la société francaise de médecine hyperbare, des spécialistes de la Marine Nationale avec visites de l’hopital militaire de TOULON et du GISMER , et également des membres du Centre de recherche biophysioloque (CERB) et de la COMEX . Le colonel HOURCASTAGNE , suivit par les sapeurs pompiers de NICE , a organisé un service de secours et médical dédié à la plongée et à sa pratique .Le médecin-chef du service le Médecin-Colonel PRIM organisa ce service avec quelques médecins volontaires du service, en collaboration avec la Marine . Des médecins de sapeurs pompiers de la cote méditerranéenne sont venus également le seconder ,Médecin-colonel JOUE (Perpignan)médecin-chef GOURY (Narbonne)…
Nice et Cannes disposerent de caissons monoplaces et d’une chambre multiplace avec personnel qualifiés pour leur mise en œuvre. Les médecins de sapeurs pompiers ont été les primo-intervenants sur les accidents de plongée . V – ORGANISATION de la FORMATION A l’origine les formations à la plongée opérationnelle des sapeurs pompiers ont été organisée localement ;les meilleurs nageurs passionnés ont découvert la plongée avec des equipements rudimentaires ; l’évolution de ces équipements a permis de les adapter à l’intervention subaquatique et d’organiser, au sein des corps de sapeurs pompiers, les premières équipes « d’HOMME GRENOUILLES ». En 1961 le service de la Protection Civile du Ministere de l’Interieur à pris à son compte la formation , la qualification et la gestion des plongeurs opérationnels .Apres des stage de selection et de qualification des cadres chargés de l’ encadrement des formations ,le Ministere pris à sa charge et organisé la formation des niveaux 2 et 3 (chefs de plongée et moniteurs). Les service de Protection Civile, en 1961, confia au Lt col. HOURCASTAGNE , le soin d’ organiser les premiers stages nationaux à l’ile de BENDOR . Ces formations très selectives furent réalisées jusqu’en 1974 à raison de 3 à 4 stages par an . Stagiaires sapeurs pompiers à BENDOR (1963.1965)
En 1969 la Protection Civile met en place en son centre de Valabre Gardanne ( CIFSC) une structure dédiée aux formations adaptées aux milieux aquatiques ( Centre National de Plongée).Elle est confiée au directeur du centre , le commandant Gérard DEBLAISE (lui-même moniteur de plongée).Les stages nationaux sont alors organisés au CRESP d’ ANTIBES ( Fort carré)
En 1977 et 1978 , les formations et recyclages des cadres sont réalisées à l’ UCPA de NIOLON . En 1979 le commandant DEBLAISE pris contact avec le tout nouveau centre de Pointe Rouge à MARSEILLE , l’ Institut National de la Plongée Professionnelle ( INPP) et etablit une convention entre l’ institut et le CIFSC pour que les stages y soient réalisés . Les formations s’y dérouleront chaque année jusqu’en 2006 (avec une interuption en 1986 et 1987 ) . Les stagiaires beneficieront des strutures et des moyens de l’Institut et de l’évolution des techniques nouvelles de la plongée professionnelle .Des équivalences seront établies entre les deux organismes concernant les qualifications . Les stages toujours gérés par le centre de Valabre ( ECASC) seront réalisés ensuite au centre National de la plongée de la Sécurité Civile à CARROS . En 1979 le SDIS du VAR disposait de 80 scaphandriers, 15 chefs de plongée et 6 moniteurs ; les ALPES MARITIMES de 25 SAL, 16 C de P et de 6 moniteurs .
2.2020
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