Les premiers plongeurs « loisir » étaient essentiellement des chasseurs. Ils nagent en apnée. C’est le cas de Jean Ampeau né en 1913 à Carcès, Var.
Son fils Claude qui vient de faire don du fusil de son père au musée Frédéric-Dumas nous parle de lui: « Il a commençé ses activités de chasse sous-marine en 1935 en pêchant avec une fouine et en faisant des oursins avec une grapette montée sur un manche à balai de 2 mètres. Il résidait à Toulon où il travaillait comme cadre à l’ EELM société absorbée par EDF en 1946.
« Le fusil, il l’a acheté en 1938 et ses terrains de chasse favoris, jusqu’à la guerre, se situaient dans le Golfe de Saint-Tropez vers Sainte-Maxime.
« Il me disait toujours que compte-tenu de la longueur [impressionnante] du fusil il était obligé de reculer la pointe le plus possible et attendait pour tirer qu’un beau spécimen passe devant l’arme; ces poissons avaient vu si longtemps des hommes inoffensifs…
« En 1949 il acheta un terrain boulevard de la Falaise à Sanary pour y construire sa résidence secondaire et devint client du célèbre magasin « Le petit tube » où il trouvait le matériel de plongée SQUALE made in Sanary. [le dernier « Ptit tube » fut Dédé qui vendait surtout des fringues, Dédé moniteur FFESSM était bien connu des plongeurs et il apparaît de temps en temps à Sanary ndlr]
« Mon père m’a initié à la chasse sous-marine quand j’ai eu mes douze ans, c’était un passionné et un mois avant sa mort due à un cancer à 57 ans, il s’en fut faire son dernier cageot d’oursins dans la baie de Cousse. »
Lors de son « séjour » à Lübben Oflag IIIC, (septembre 1940-juin 1942) Robert Devaux écrit dans l’avertissement de son ouvrage « Initiation à LA CHASSE SOUS-MARINE (pêche au fusil sous-marin) » publié à la Pentecôte 1943: … »Je terminerai en remerciant encore Alec Kramarenko, l’inventeur du « Fusil sous-marin » qui a bien voulu mettre à ma disposition de magnifiques photos (faites par ses amis ou clients) pour remplacer une partie des miennes indisponibles en mon absence. »
Et dans le chapitre concernant les fusils: « comme c’est l’arme sous-marine actuellement la plus répandue sur le marché: comme son nom, propre et déposé, le « Fusil sous-marin » est employé par nous comme nom commun de l’arme sous-marine par excellence… »
Et aussi: « Appellé également « Fusil américain ». Arme qui, actuellement et à notre connaissance, répond le mieux aux nécessités pratiques de la chasse sous-marineparceque conçue et construite – à Nice – non par un commerçant avisé mais par un googler expérimenté… C’est une arme parfaite et la seule critique que nous puissions lui faire est sa longueur , embarassante dans les trous à sars. »
On a lu plus haut comment Jean Ampeau se sortait de cette difficulté.
D’aucun pense que « Fusil américain » était vendeur, mais nous sommes avant, bien avant l’arrivée des américains et André Védrines imagine que Alec Kramarenko ait pu s’inspirer d’un fusil vu à Hawaî.
Dans la seconde édition (1947) Robert Devaux indique que le constructeur propose en série une nouvelle version le « surcompresseur ».
Le musée Frédéric-Dumas présente ce surcompresseur et grâce à Claude Ampeau nous présentons le premier modèle du « Fusil sous-marin américain » comme il est indiqué sur la crosse.
ET voici une parfaite illustration de l’éfficacité du fusil sous-marin américain !