Le musée posséde et présente Salle Maurice-Fargues trois inventions pour la photographie sous-marine de Dimitri Rebikoff. A l’occasion d’une demande de prêt du musée de la Marine de Barcelone pour une grande exposition sur le thème photo et plongée, Océane Pimpao–Letizia stagiaire du lycée La Coudouliére de Six-Fours vous présente ses recherches sur l’histoire de ces objets et sur l’aventure de l’inventeur génial que fut Dimitri Rebikoff.
Dimitri Rebikoff est un ingénieur français qui se spécialisa dans la prise de vue sous-marine.
Après la guerre, il fait des études à la Sorbonne, ouvre un atelier à
Lausanne, où il développe un colorimètre, puis donne à la photographie
une invention déterminante, celle de l’« Éclatron », premier flash
électronique commercialisé en Europe, en 1947, après quatre ans de
recherches. Pour la première fois, il est possible de photographier une
balle sortant du canon d’un révolver au 1/1 000 000 de seconde.
Né en 1921 à Paris, décédé en 1997 en Floride. Dimitri Rebikoff fut de nationalité francaise. Sa profession : ingénieur photographe. Son épouse Ada Niggeler.
Il
se marie avec la photographe Ada Niggeler et s’installe à Cannes où il peut expérimenter toutes ses inventions concernant la prise de vue sous-marine.
En 1950, il met au point le premier flash électronique sous-marin et le
premier caisson pour appareil de petit format, adapté au Foca, le
« Phocascaphe » (dont un exemplaire est exposé au musée.
Un autre caisson étanche était conçu pour l’appareil
stéréoscopique Vérascope 40. C’est au Club alpin sous-marin de Cannes
que Henri Broussard l’un de ses fondateurs l’initie à la plongée.
Puis il entreprend la construction de la première « torpille » de prise
de vue sous-marine, petit véhicule sous-marin individuel équipé d’un
flash électronique et d’un caisson étanche contenant un appareil
photographique ou une caméra 16 mm.
C’est à partir de cette torpille, qu’il
conçut un engin propulsé baptisé Pégase, qu’il considérait comme son «
avion sous la mer ». Le succès ne fut pas au rendez-vous car la Marine
nationale avait le sien.. (Celui du Monde du Silence). Rebikoff en fut
fâché.
Il s’installe définitivement aux États-Unis en 1959 et continua à mettre
au point des appareils de prise de vue sous-marine, cette fois pour
l’US Navy. Il mit aussi au point un fusil sous-marin. ( Présenté au
musée )
Il a participé, en 1971, avec Pierre Carnac, à l’exploration sous-marine
de la route de Bimini, avec son nouveau scooter sous-marin Remora
M-114-E5.
À partir de 1980, il se consacre, en compagnie de son épouse, à une
fondation nommée Institute of Marine Technology, à Fort Lauderdale, en
Floride, pour le développement de la photographie et du cinéma
sous-marins.
« La guerre finie, il fallut trouver un moyen de subsister dans un Paris qui ne connaissait alors qu’un idéal : le marché noir. Ce fut le reportage photographique pour la press qui m’amena à réaliser l’Eclatron, premier flash électronique en Europe, rapidement copié par plus de quarante usines allemandes et françaises, puis le colorimètre pour la photo en couleurs, et les appareils de photo automatiques. Le flash électronique devait m’amener à la plongée de la façon la plus imprévue par l’entremise d’une invitation du Club Allpin Sous-Marin de Henri Broussard, à venir adapter mon Eclatron à la photo sous-marine.
Je ne savais pas encore nager à ce moment-là, et manquai me noyer à la première minute de plongée a six mètres. Le jour suivant ce fut vingt-cinq mètres, puis quarante mètres à la troisième plongée !!! Je découvris alors que la plongée proprement dite n’offre au débutant aucune difficulté autre que l’entrée dans l’eau. Cela se compare à un saut en parachute : l’homme doit surmonter de toute sa volonté é son instinct de conservation pour sauter ; une fois parti, c’est la liberté de la pesanteur absente et l’euphorie. »
Dimitri Rebikoff in « L’aviation sous-marine » édition Flammarion 1962. Fonds documentaire du musée.
Références bibliographiques
- L’Exploration sous-marine, préface d’Yves Le Prieur, Arthaud, 1952.
- Sortilèges de Paris, avec Brassaï, Robert Doisneau, etc., Arthaud, 1952
- Photo sous-marine, préface d’Yves Le Prieur et avant-propos d’Henri Broussard, Publications Paul Montel, 1952.
- La Pratique du flash électronique, Publications Paul Montel, 1955.
- En Avion sous la mer, illustrations de Michel Jouin, Éditions Horay, 1956.
- L’Aviation sous-marine, Flammarion, 1961.
- Underwater Photography, avec Paul Cherney, Amphoto, 1975.
Bibiographie: « L’aviation sous-marine » Dimitri Rebikoff « En avion sous la mer » Dimitri Rebikoff « L’exploration sous-marine » Dimitri Rebikoff « Les visiteurs de la mer » Guy de Frondeville